Trouver un boulot en traversant la rue ? Réalité ou fantasme ?

L’état du marché de l’emploi

Le marché de l’emploi est, en France, en constante évolution. L’INSEE précisait d’ailleurs en avril dernier, dans son étude annuelle sur l’état du marché du travail, qu’en 2017, le chômage avait baissé de 0.7 point. Toutefois, l’augmentation des contrats subit est effarante et on peut se demander si finalement, la déclaration du Président n’était pas un peu hors de la réalité.

L’employabilité sur le marché de l’emploi dépend de plus en plus de l’adaptabilité des demandeurs d’emploi. On attend d’un chômeur qu’il soit complètement flexible et puisse passer d’un secteur professionnel à un autre. Les réorientations sont fréquentes : face à un chômage bien trop long, de plus en plus de chômeurs se sentent forcés de suivre une formation dans un autre corps de métier, afin d’avoir d’autres possibilités professionnelles, le plus souvent sans grande conviction.

D’après le Président de la République, il faut aller là « où ils cherchent » de la main d’œuvre et s’adapter. Certains diront que c’est trop simple à dire puisqu’après des études dans un domaine précis, ce n’est pas simple de changer complètement de domaine. Cependant, de plus en plus d’entreprises et de recruteurs valorisent la motivation réelle et la volonté d’apprendre plutôt que la liste de diplômes sur le C.V des candidats. « Vous ne savez pas faire mais vous voulez apprendre ? Bienvenue ». Telle est l’argument défendu par le Président de la République.

Réalité et fantasme, le marché de l’emploi est un hybride qui ne laisse pas de place au statisme et pousse au renouvellement constant.

Les secteurs qui recrutent facilement

On voit peu à peu la France tendre vers ce qui se fait outre Atlantique en matière de recherche d’emploi et de recrutement. En effet, il est totalement accepté là-bas qu’un ingénieur ayant fait 6 ans d’études prenne un emploi en restauration pour subvenir à ses besoins. Orgueil français ou méritocratie mise à mal, en France, on accepte difficilement de devoir enchaîner les petits « jobs » alors qu’on a un bac+5 ou 6.

Devrait-on envisager d’orienter les formations scolaires, universitaires et professionnelles uniquement vers les secteurs qui recruteront dans les années à venir au lieu de laisser le choix ? Telle est la question. Plus que le marché de l’emploi, c’est le monde qui est en constante évolution et on voit les secteurs du numériques faire une envolée fulgurante ainsi que les secteurs liés aux services (aide à la personne, entretien, ouvriers, services aux entreprises, etc.).

Finalement, Emmanuel Macron se pensait surement bienveillant dans son commentaire ; néanmoins, malgré l’indélicatesse, son commentaire ne pouvait pas être plus à l’image du marché de l’emploi de 2018.