Réforme du droit du travail : CGT, FO, Solidaires appellent à manifester le 16 novembre.
Réunies en intersyndicale au siège de la CFDT ce mardi 24 octobre, les confédérations syndicales devaient se mettre d’accord sur une journée d’action commune avant la ratification des ordonnances le 20 novembre prochain.
Mais coup de théâtre ! Si les leaders de Force Ouvrière, fortement chahutés par leur base pour ne pas s’être mobilisés davantage au sujet des ordonnances, étaient effectivement mandatés par leurs troupes pour trouver une date de mobilisation début novembre, en revanche ce n’était pas le cas pour la délégation CFDT de Laurent Berger. Une position sur laquelle se sont alignées l’UNSA et la CFTC.
CGT, FO, Solidaires, Unef, Fidl et Unel appellent à une manifestation interprofessionnelle en raison de « la politique libérale menée par le gouvernement ».
La CGT a expliqué être là pour deux choses : un texte commun et un appel à la mobilisation sans préciser de date pour montrer « une ouverture » et ne pas réitérer les erreurs qui l’ont conduite à l’isolement. C’est la délégation FO qui a proposé la date du 16 novembre et indiqué son accord de principe pour un texte commun « si nécessaire ».
Ainsi, si la CGT, FO et Solidaires font état dans leur texte « des nombreuses dispositions inacceptables des ordonnances », ils évoquent surtout les prochaines réformes et les « risques qui pèsent sur les droits des salariés-es et demandeurs d’emploi en matière d’assurance chômage ou de formation professionnelle », font également référence à « l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur », « à la modération salariale », « à l’augmentation de la CSG », et, enfin, dénoncent les « atteintes au service public et à la protection sociale ».
Au tour de la CFDT de risquer l’isolement.
De leur côté, les représentants de la CGE-CGC étaient venus avec un mandat pour une date d’action la plus large possible, tandis que la FSU s’est dit prête à une date de mobilisation, sous réserve que le mot d’ordre ne prenne pas trop d’accents gauchistes…
Au final donc, si la FSU et la CFE-CGC ne sont pas associées à l’appel lancé par FO et la CGT, elles n’ont pas pour autant souhaité signer le texte rédigé par la CFDT, la CFTC, Fage et l’UNSA à l’issue des deux heures qu’a duré la réunion.
Très pessimiste sur l’avenir des organisation syndicales, Jean-Marie Pernot, spécialiste des mouvements sociaux, explique : « Aujourd’hui, c’est la guerre de tous contre tous, chacun détermine sa position par rapport aux autres ». Finies donc les affiches syndicales au grand complet et le temps de l’unité, au risque d’une action sociale moins forte et moins efficace…
Il semblerait cependant qu’en risquant à son tour l’isolement, la CFDT souhaite montrer clairement qu’elle ne modifiait pas sa ligne et n’entendait pas entrer dans un rapport de force avec le gouvernement, préférant sans nul doute la négociation afin de parvenir à des avancées dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle. Même si, observe avec beaucoup de cynisme un responsable syndical « Sur les ordonnances, elle s’est pourtant fait piéger en pesant que Macron passerait par elle pour négocier… ».
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