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Réforme du Code du Travail : le ton monte, la mobilisation s’organise.
Le 19 septembre 2017
S’ils ne contestent pas la méthode de la réforme, en revanche ils estiment qu’Emmanuel Macron « n’a pas tiré les leçons du passé » puisqu’aucun bilan des précédentes lois Travail n’a été tiré à ce jour, bien que, selon leur analyse, « plus que le Code du travail, c’est l’activité économique qui génère les embauches ».
Berger, Bérille et Louis rappellent enfin que leurs syndicats, la CFDR, l’UNSA et la CFTC ont joué le jeu des concertations cet été, tout en mettant en avant « les lignes rouges inacceptables » et en prévenant : «Nous avions dit qu’au final, nous jugerions sur pièces, c’est-à-dire sur les textes des projets d’ordonnance : nous y sommes ».
Les leaders syndicaux dénoncent en particulier le fait que les ordonnances vont « faciliter » les licenciements « au point d’imposer à la justice prud’homale une limitation des indemnités versées aux victimes de licenciements illégaux » et, estiment que l’imposition d’une « instance unique de représentation des personnels dans les entreprises sans garantir les moyens qu’elle et ses élus auront pur exercer leurs missions » et la possibilité de « négociations sans organisations syndicale dans l’entreprise jusqu’à 50 salariés » sont des mesures qui « déséquilibrent le texte au détriment des salariés ».
« Nous sommes persuadés que le dialogue social est un constituant essentiel du bien-être des salariés et de la performance économique d’une entreprise. » disent « avec force » les trois leaders réunis.
La parution dans les Echos de la tribune commune des leaders des syndicats les moins virulents, CFDR, l’UNSA et CFTC, deux jours avant la journée de mobilisation lancée par la CGT, l’UNEF et Solidaires à laquelle ils ne s’associent pas –mais qui pourrait s’étendre, n’est certes pas un hasard.
Alors que Péricaud affirmait que le gouvernement ne reculera pas, 3 syndicats dénoncent « une réforme faite au détriment des salariés » dans une tribune paradoxale.
On croyait que la « Méthode Macron » avait anesthésié les syndicats. Jusqu’à présent en tout cas, le Gouvernement s’est montré inflexible, rappelant que la réforme du Code du Travail était une première réponse au remède contre le chômage de masse promis par le Candidat Macron. Mais la pression monte avec la tribune ce matin de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDR, Luc Bérille, secrétaire général de l’UNSA, et Philippe Louis, président de la CFTC dénonçant un projet « déséquilibré » et réclamant des « ajustements » au Gouvernement, ainsi que les préavis de grève lancés par les syndicats des transports routiers et ferroviaires.
Les syndicats avaient prévenus : « nous jugerions sur pièces (…) Nous y sommes ».
Les trois leaders syndicaux rappellent la vision « réformiste » de leurs organisations, dont le but disent-ils « est de sécuriser l’emploi, les conditions de vie et de travail, les parcours professionnels en construisant de nouvelles protections et de nouveaux droits pour les salariés ».
S’ils ne contestent pas la méthode de la réforme, en revanche ils estiment qu’Emmanuel Macron « n’a pas tiré les leçons du passé » puisqu’aucun bilan des précédentes lois Travail n’a été tiré à ce jour, bien que, selon leur analyse, « plus que le Code du travail, c’est l’activité économique qui génère les embauches ».
Berger, Bérille et Louis rappellent enfin que leurs syndicats, la CFDR, l’UNSA et la CFTC ont joué le jeu des concertations cet été, tout en mettant en avant « les lignes rouges inacceptables » et en prévenant : «Nous avions dit qu’au final, nous jugerions sur pièces, c’est-à-dire sur les textes des projets d’ordonnance : nous y sommes ».
« Une réforme faite au détriment des salariés ».
Les leaders syndicaux dénoncent en particulier le fait que les ordonnances vont « faciliter » les licenciements « au point d’imposer à la justice prud’homale une limitation des indemnités versées aux victimes de licenciements illégaux » et, estiment que l’imposition d’une « instance unique de représentation des personnels dans les entreprises sans garantir les moyens qu’elle et ses élus auront pur exercer leurs missions » et la possibilité de « négociations sans organisations syndicale dans l’entreprise jusqu’à 50 salariés » sont des mesures qui « déséquilibrent le texte au détriment des salariés ».
En effet, les leaders de la CFDR, l’UNSA et la CFTC craignent que la réforme ne vienne par trop affaiblir le rôle et le poids des organisations syndicales dans les entreprises. Or, « de par le lien de subordination qui les relie, salarié et employeur ne sont pas dans une relation d’égalité et il revient à la loi et aux organisations syndicales, par leur présence dans les entreprises, de le compenser ».
Une critique paradoxale, au nom du dialogue social et de la négociation collective.
En somme, c’est toute la philosophie qui sous-tend le projet que Laurent Berger, Luc Bérille et Philippe Louis ont dénoncé ce matin dans leur tribune parue dans Les Echos, au nom du « dialogue social » et de la « négociation collective ».
Paradoxe lorsqu’on se souvient que l’objectif affiché de la réforme est de parvenir, in fine, à une « cogestion à l’allemande » des entreprises françaises, c’est-à-dire, de faciliter le dialogue social et la négociation collective dans toutes les entreprises, quelles que soient leurs tailles.
Paradoxe lorsqu’on se souvient que l’objectif affiché de la réforme est de parvenir, in fine, à une « cogestion à l’allemande » des entreprises françaises, c’est-à-dire, de faciliter le dialogue social et la négociation collective dans toutes les entreprises, quelles que soient leurs tailles.
« Nous sommes persuadés que le dialogue social est un constituant essentiel du bien-être des salariés et de la performance économique d’une entreprise. » disent « avec force » les trois leaders réunis.
Un timing choisi pour une pression qui monte.
La parution dans les Echos de la tribune commune des leaders des syndicats les moins virulents, CFDR, l’UNSA et CFTC, deux jours avant la journée de mobilisation lancée par la CGT, l’UNEF et Solidaires à laquelle ils ne s’associent pas –mais qui pourrait s’étendre, n’est certes pas un hasard.
En effet, onze fédérations de la CFE-CGC de divers secteurs (banque, chimie, commerce, énergie, construction, culture communication spectacles, bureaux d’études techniques Syntec, assurance, hôtellerie, restauration, sports, loisirs et casinos, …) appellent ce mardi à rejoindre le cortège de jeudi afin de s’opposer à la réforme « portée par un besoin clairement exprimé par les employeurs : les salariés doivent coûter moins cher ! »
Représentants « plus de 14 millions de salariés », les fédérations CFE-CGC Banque, Energies, Crédit Agricole, Chimie, FIECI (bureaux d'études techniques Syntec), Assurances, Commerce et Services, Culture Communication Spectacles, Construction, Inova (hôtellerie, restauration, sports, loisirs et casinos) et Transports expliquent partager « pleinement les analyses et les inquiétudes de la CFE-CGC » et par conséquent rejoindront le cortège, même si leurs confédération n’a pas appelé à manifesté.
On se souvient que le 12 septembre déjà, certaines avaient rejoint le cortège mené par la CGT contre la réforme du Code du Travail et que deux syndicats routiers (CGT et FO) ont appelé à une grève reconductible à partir du 25 septembre tandis que les syndicats CFTC-Transport et CFDT-transport ont prévenu qu’après la journée d’action et d’information du 18 septembre, « ça pourra se durcir en fonction des nouvelles réformes » (Thierry Douine, président de la CFTC-Transport).
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