Burn out : la "ruse intelligente" conseillée aux médecins conseils afin de favoriser leur prise en charge...
Le burn-out n'est pas (encore) une maladie professionnelle.
Parmi les risques psychosociaux, l'un des plus médiatique mais paradoxalement l'un des moins connu demeure le burn-out. Or, le burn-out comme le stress post traumatique, la dépression ou l'anxiété généralisée sont des pathologies psychiques qu'il est donc pratiquement impossible de faire reconnaître en tant que maladie professionnelle.
C'est pourquoi les Députés de la France Insoumises avait présenté un projet de loi tendant à faire reconnaître plusieurs pathologies psychiques "relevant de l'épuisement professionnel" au tableau des maladies professionnelles à compter de 2019. Une proposition qui a été rejetée via une motion préalable adoptée par 86 voix contre 34, coupant ainsi court au débat sur les articles et amendements... mais qui continue d'agiter dans l'hémicycle puisque la Nouvelle Gauche a pris le relais en proposant son propre texte qui, si les méthodes divergent, vise exactement le même objectif : faire en sorte que les victimes du burn-out soient mieux prises en charge.
Car si la prise en charge d'un burn-out dans le cadre d'une maladie professionnelle relève de la mission impossible, les médecins conseils utilisent depuis quelques temps une ruse "intelligente" qualifié par l'Insoumis François RUFFIN comme "de la triche".
Burn-out et stress aigu : la ruse intelligente qui transforme en accident du travail une pathologie psychique
"Le <burn-out>, un accident ? Faire passer un processus lent de noyade dans le travail comme une tragédie intervenant du jour au lendemain, avec la complicité des avocats, des juges et des médecins, j'appelle cela de la triche", s'étrangle le député Insoumis François RUFFIN.
En effet, si le nombre d'affection psychiques reconnues en lien avec le travail demeure tellement faible au global qu'il s'agirait pour Marie Pezé, à l'origine des consultations Souffrance au Travail, comme "de l'écume des vagues" (à peine 10.600 cas par an), il est étonnant de constater que parmi ces 10.600 cas recensés annuellement, seuls 596 représentent des maladies professionnelles et 10.000 relèvent de l'accident du travail. Une répartition illogique... mais qui s'explique par le comportement des médecins conseils.
En effet, comme l'a relevé Marie PEZE le 20 mars devant l'Association des Journalistes de l'Information Sociale (AJIS), "Cette façon de faire est clairement conseillée aux médecins conseils dans une circulaire ATMP de 2016 : on va profiter du fait q'un cadre éclate en sanglots devant ses troupes ou qu'une infirmière renverse son chariot de médicaments pour mettre en avant un état de stress aigu qui constitue un accident du travail. C'est une ruse intelligente".
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