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Recrutement : attention aux offres non conformes au Code du Travail publiées sur le site de Pôle Emploi !

Le 28 juillet 2017
Pôle Emploi est le 1er site d'emploi en France (7.4 millions d'offres publiées en 2016). Pourtant, 10% des offres diffusées seraient non-conformes au droit du travail. Comment et pourquoi : c'est ici

On se souvient du communiqué du mois de mars 2017 dans lequel la CGT affirmait qu’au terme d’une enquête réalisée dans les villes de Lyon, Marseille, Rennes et Créteil sur 1.298 offres diffusées sur le site de Pôle Emploi en date du 17 février 2017,  « 53 sont identifiées comme illégales », soit une offre diffusée par Pôle Emploi sur deux.

Pôle Emploi, qui avait contesté des résultats « largement surévalués »,  a publié le 19 juillet dernier sur son site sa propre étude dont il ressort que « seulement » 10% des offres d’emploi diffusées sur ce site sont « non-conformes au cadre légal ».

Des chiffres nettement moins alarmistes c’est vrai. Ainsi, sur un échantillon aléatoire de 4.770 offres figurant en date du 20 juin sur le site www.pole-emploi.fr, 90.7% ont été jugées conformes au cadre fixé par le Code du Travail.

Catherine Poux, Directrice des Services aux Entreprises chez Pôle Emploi tempère : « Derrière une offre d’emploi non-conforme, il n’y a pas forcément de mauvaises intentions. » Et en effet, 6.8% des offres illégales le sont du fait d’incohérences dans leur rédaction (ce sera le cas lorsqu’une même annonce demande 3 ans d’expérience professionnelle mais précise que les débutants sont acceptés), loin devant les 0.8 % d’offres contraires à la législation sur les CDD (par exemple lorsqu’elles indiquent que l’emploi est « évolutif» ou « prolongation sur CDI possible »), sur les 0.4 % d’offres contraires à l’interdiction à la discrimination (en tête, les annonces « idéal étudiant »), ou les 0.5 % attentatoires aux libertés fondamentales (en demandant un extrait de casier judiciaire vierge, dit bulletin n°3 par exemple).

Pour Vladimir Bizet-Sefani, agent de Pôle Emploi CGT à Lorient, et auteur des 4 enquêtes menées par le syndicat, « Les annonces mensongères, ça a toujours existé à Pôle Emploi. Mais avant, on les maîtrisait. Depuis l’ouverture en 2013 de Pôle Emploi aux sociétés privées qui ont eu le droit de diffuser des offres d’emploi sur la plateforme, le nombre d’offres d’emploi illégales est devenu infernal. ».

Pourtant, pour détecter en amont la non-conformité ou la fraude, Pôle Emploi a mis en place un système d’alerte et de détection fondé sur des algorithmes et des mots clefs, à l’instar de tous les moteurs de recherche type Google par exemple. En cas d’alerte, les offres sont contrôlées par un conseiller ou automatiquement suspendues si elles proviennent d’un partenaire. Et si elles sont suspectées de fraude, les offres sont systématiquement supprimées.

«Il peut y avoir des difficultés sur les 600.000 offres en moyenne agrégées chaque jour, mais une analyse sémantique met les conseillers en alerte sur tout motif d’illégalité, et les offres sont alors bloquées » reconnaît la Direction. Ainsi, en 2016, près de 159.000 annonces suspectes n’ont pas été publiées et « grâce à nos outils d’analyse et dans 87% des cas le recruteur a modifié son texte, dans 12% l’offre a été rejetée ». Catherine Poux précise pour sa part que, « sur les 30 derniers jours, nous avons évité 2.000 tentatives de fraudes ».

Bien conscient cependant du préjudice que cela peut représenter également pour les demandeurs d’emploi, Pôle Emploi souhaite toutefois rapidement (si possible pour la rentrée 2017) mettre en place un outil doté d’intelligence artificielle capable de détecter les comportements suspects des fraudeurs, et, à plus long terme, s’engager dans un process de labellisation pour « se mettre sous le regard d’un organisme certifiant qui contrôlera (ses) procédures pour s’assurer de la qualité des offres d’emploi » assure Catherine Poux.